2023, une année de défis pour les directeurs généraux et directeurs des ressources humaines du secteur industriel
L’année 2023 s’annonce pleine de défis pour les entreprises industrielles. Dans un contexte d’incertitude et d’imprévisibilité, ces dernières font face à des challenges au niveau des conditions de production, de leur capacité de projection dans l’avenir et du recrutement. Dans ce climat de turbulences, il est essentiel pour ces entreprises de développer leur agilité afin de s’adapter rapidement aux changements de leur environnement.
Aujourd’hui, nous vous proposons un tour d’horizon des enjeux auxquels est confronté le secteur industriel. Nous aborderons également les impacts sur les métiers de directeur général et de directeur des ressources humaines. Deux de nos managers de transition CAHRA, Jean-Yves Boissinot et Eric SUQUET, nous apportent leurs éclairages.
De nouveaux enjeux en 2023 dans le secteur industriel
Dans les prochains mois et c’est même déjà le cas, les entreprises industrielles vont devoir faire face à une multiplicité de défis. Parmi lesquels, des problématiques d’approvisionnement voire l’arrêt des livraisons au sein des usines. Ce qui demande de l’agilité afin de pouvoir travailler en flux tendus et d’avoir zéro stock. En effet, la crise sanitaire a désorganisé les entreprises industrielles. Il faudra des années pour rétablir l’ordre dans ces systèmes bien rodés. Cependant, la demande reste élevée malgré la récession qui avait été annoncée pour 2023.
Afin de rester compétitives, les entreprises vont devoir sortir de leur zone de confort et être capables de prendre des décisions rapides et efficaces. Celles-ci doivent penser out of the box pour s’adapter aux fluctuations du marché afin de garantir leur pérennité. Elles doivent être prêtes à sortir de leur zone de confort au niveau de la production afin d’être en mesure d’absorber les chocs qui peuvent survenir en termes d’approvisionnement et de disponibilité des matériaux.
En revanche, l’agilité ne peut pas se faire au détriment de la qualité de vie au travail des collaborateurs. Les entreprises industrielles sont invitées à créer un environnement de travail propice à la fidélisation de leurs équipes pour éviter le turn over. Également, les générations de baby-boomers partent à la retraite, sans qu’une transmission des compétences ne soit toujours programmée. Enfin, les entreprises font face à des départs de cadres trentenaires et quarantenaires, ayant un fort bagage dans l’entreprise, sûrs de leur valeur sur le marché et qui n’hésitent pas à changer d’emploi de façon opportuniste.
Quant aux nouvelles générations, elles sont plus exigeantes qu’avant. Elles possèdent des attentes bien différentes et sont souvent plus enclines à quitter leur emploi si le contrat psychologique n’est pas rempli.
Aussi, le domaine industriel évolue ! Tout comme la société de manière générale. Nous pouvons prendre pour exemple l’industrie 4.0 et la transition écologique qui vont avoir un impact majeur sur toutes les entreprises de ce secteur. Afin de répondre aux exigences du marché, elles devront de plus en plus gérer des organisations humaines complexes et mettre en place des pratiques de travail durables.
En 2023, le secteur industriel doit se préparer à une période de changements rapides et à des défis de taille. Les entreprises doivent être agiles, créatives et soucieuses du bien-être de leurs employés pour prospérer dans un marché en constante évolution.
Directeur Général : des difficultés de projection ?
Cette impermanence de crises a un impact significatif sur le métier de directeur général.Sa vision à 360 degrés de son organisation et ses multiples casquettes l’amènent à choisir ses combats.
En temps de crise, les dirigeants peuvent rencontrer des difficultés pour faire des prévisions précises et rendre l’activité de l’entreprise plus visible pour les actionnaires.
En effet, cela est plus facile de naviguer en eau stable plutôt que de naviguer à vue! Les relations avec les actionnaires peuvent se tendre. Un décalage de vision entre direction générale et actionnaires peut se créer : les actionnaires peuvent pousser à la croissance, là où le directeur général préférera préserver ses équipes afin d’éviter les séismes. Ainsi, il agit tel un équilibriste pour que chacune des parties prenantes puisse s’y retrouver.
En plus des crises, les directeurs généraux doivent également faire face à des pressions concurrentielles accrues dans un environnement économique instable. Ils peuvent avoir besoin de trouver des moyens de réduire les coûts, d’améliorer l’efficacité ou de maintenir la rentabilité de l’entreprise, tout en répondant aux attentes des actionnaires.
Donnons l’exemple d’une entreprise en hypercroissance. Dans ce cadre, le directeur général est vigilant à ne pas négliger l’aspect humain. Il peut lui arriver de limiter cette croissance pour l’avenir de l’entreprise.
En 2023, le dirigeant doit constamment réévaluer les priorités, les plans d’action, dans un contexte devenu très exigeant. Tout comme savoir gérer l’incertitude et y faire face. Se faire accompagner afin de prendre de la hauteur peut être une solution.
Direction des Ressources Humaines : repenser les recrutements et fidéliser ?
La fonction des Directeurs de Ressources Humaines joue un rôle crucial en temps de crise. En 2023, leur mission est plus que jamais de savoir créer les bonnes conditions de travail pour donner envie aux salariés de rester, tout en attirant de nouveaux talents. C’est particulièrement le cas pour la population des cadres qui osent de plus en plus quitter leur poste. Au 1er trimestre 2023, les tensions de recrutement chez les cadres restent à un niveau élevé :79% d’intentions de recrutement de cadres selon l’APEC. Dans certains secteurs industriels – comme c’est le cas pour un des clients de CAHRA -, des démissions de collaborateurs sont soumises chaque jour.
Pour faire face au flot de démissions, les DRH doivent mieux se positionner dans les packages proposés, car il existe une surenchère des packages à l’intérieur d’une région. Ils doivent offrir des conditions de travail attractives, telles que des avantages sociaux et des opportunités de formation continue. Ce qui prime c’est surtout que le contrat psychologique avec l’entreprise soit respecté. Cela implique que l’employeur offre plus qu’un simple métier et une simple rémunération ! Ce contrat psychologique doit respecter les aspirations en termes d’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle, une ambiance sympathique, des évolutions, une organisation maîtrisée.
Sinon la régulation par le marché fera le reste, c’est le cas des cadres par exemple, conscients de leur valeur sur le marché.
Il est également essentiel que les DRH intègrent toujours plus de collaborateurs de manière qualitative et personnalisée. Cela implique d’adopter une approche plus holistique du recrutement, qui prend en compte les compétences techniques et comportementales, ainsi que la personnalité et les aspirations des candidats.
Les DRH doivent former davantage les salariés aux nouveaux outils digitaux et au management, afin de s’adapter aux évolutions technologiques et aux nouvelles exigences du marché. La formation doit être continue pour permettre aux salariés de développer leurs compétences et de rester compétitifs sur le marché du travail.
En 2023, les impacts sur le métier de DRH dans les usines sont importants et nécessitent une approche proactive et novatrice pour garantir la performance de l’entreprise. Les DRH doivent être en mesure de créer un environnement de travail stimulant et propice à l’épanouissement des salariés, tout en restant compétitifs sur le marché du travail. Dans ce cadre, l’attention portée à chacun des collaborateurs est déterminante. C’est là que la posture du manager-coach prend tout son sens et rend l’entreprise plus humaine.
Contrer les effets de la crise : Quelles solutions mettre en place ?
En 2023, comme nous l’avons vu précédemment, les Directions des Ressources Humaines et les Directeurs Généraux doivent se prémunir des impacts de la crise sur leur fonction. Comment faire ?
Voici 7 clés qui peuvent faire la différence pour les entreprises industrielles à l’heure de l’impermanence des crises :
- Bénéficier de stocks de proximité : Les entreprises peuvent limiter les risques liés aux interruptions de la chaîne d’approvisionnement en ayant des stocks de proximité. Cela peut aider à garantir la continuité de la production et à éviter les retards liés aux problèmes logistiques.
- Enrichir les tâches des opérateurs de production : En proposant des tâches plus enrichissantes, leur implication et motivation augmentent.
- Trouver de nouveaux modes d’organisation de travail : Des changements de l’organisation du travail peuvent aider à améliorer la productivité et la motivation des employés. Par exemple, une semaine de travail de quatre jours peut améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle des employés, ce qui peut avoir un impact positif sur leur engagement et leur motivation.
- Instaurer la flexibilité du temps de travail : En offrant une flexibilité de travail, les entreprises peuvent mieux s’adapter à la fluctuation de la production. Cela peut se faire par le biais de la mise en place d’horaires de travail plus flexibles pour les employés.
- Annualiser le temps de travail : Les entreprises peuvent offrir des plages horaires plus importantes pour soutenir la production. Cela peut être utile pour répondre à des pics de demande, mais aussi pour adapter les horaires de travail en fonction des besoins des clients.
- Trouver le bon équilibre entre la vision court terme et la vision long terme : La direction générale doit être capable de trouver le bon équilibre entre la gestion de l’entreprise à court terme et la préparation de l’avenir à plus long terme. Cette stratégie doit être communiquée aux employés.
- Communiquer de manière transparente à la direction générale : Le directeur général doit être transparent sur la réalité de la situation et la stratégie court terme de l’entreprise. Cela peut aider à rassurer les employés et à leur donner une vision claire de la situation.
Les entreprises industrielles doivent se concentrer sur l’amélioration de leur efficacité opérationnelle, tout en investissant dans l’innovation et la satisfaction de leurs employés.
Une solution ? Le management de transition !
Dans ce contexte instable, recourir au management de transition peut offrir divers avantages aux entreprises industrielles.
Rappelons, tout d’abord que les managers de transition sont des professionnels expérimentés qui ont la capacité de prendre du recul. Ils accompagnent les décideurs à voir les dysfonctionnements de leur entreprise pour les accompagner dans la transformation. Ils remontent à la Direction les alertes qu’ils constatent sur le terrain, les incohérences et les risques, afin que celle-ci puisse ajuster sa gouvernance, son management et les décisions en conséquence. Ainsi, ces professionnels du management de transition les aident à faire le pas de côté nécessaire à tout changement.
En interne, les managers de transition tiennent aussi un rôle aux côtés des équipes de collaborateurs.
Leur objectif est de les aider à grandir professionnellement et humainement ainsi qu’à devenir plus autonomes.
Les managers de transition portent une attention particulière aux équipes, en cherchant à renouveler leur engagement envers l’entreprise.
Ils aident à maintenir la confiance des équipes envers l’entreprise sur le long terme, ce qui peut être un véritable défi dans le contexte actuel.
Le management de transition est une aide précieuse pour les entreprises industrielles qui cherchent à évoluer et à s’adapter aux changements de leur environnement.
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