Emmanuel Buée : « Il y a une pépite chez toutes les femmes et les hommes » Interview pour la web-série « Je vous conduis by CIC »
En mai dernier, Emmanuel Buée, Président de CAHRA, a été interviewé dans le cadre de la web-série « Je vous conduis » by CIC Ouest, qui donne la parole aux dirigeants du Grand Ouest. Découvrez à travers de son interview l’histoire de CAHRA, la singularité de notre cabinet spécialisé dans le management de transition, son modèle unique et son fonctionnement. Emmanuel Buée nous présente également son parcours et ses secrets de management.
Nous avons le plaisir aujourd’hui de rencontrer Emmanuel Buée, le fondateur de Cahra avec un H et ce n’est pas un détail, on va y revenir. Merci de nous accueillir et de nous parler de cette aventure en or, ou plutôt avec des carats.
Déjà rien que le nom parle un peu de vous ?
En réalité, le nom est récent, car il n’a que 4 ans. Avant, nous nous appelions H3o. L’entreprise a été créée en 2009. Les premières années nous nous sommes rapprochés de deux autres structures nantaises afin de ne pas être seuls dans cette aventure entrepreneuriale, qui était nouvelle pour moi. Il y a 4 ans, de par le développement de notre entreprise (en France et à l’international), il fallait un nom qui nous permettait de communiquer au-delà des frontières de la France. Nous nous sommes tournés vers nos clients pour trouver ce nom qui nous qualifie le plus. Après plusieurs brainstormings, les clients nous qualifiaient en nous disant « Vous êtes une référence, vous avez des valeurs, vous donnez de la valeur ».
Tout tourne autour de cette notion de valeurs ?
Oui, de valeur, de référence. On s’est dit qu’il fallait qu’on trouve un symbole, une référence qui tourne autour de la valeur. C’est vrai que l’or, le diamant cela peut paraitre tout de suite très bling-bling. Ce sont des valeurs différentes de celles qu’on porte. Pour nous, le diamant et l’or c’est de la matière brute et il faut la façonner, la travailler. Il faut aussi l’identifier, car tous les diamants ne sont pas beaux. Tous les minerais ne sont pas beaux. Cela nous qualifie bien !
Le premier travail est d’identifier chez nos managers et chez nos clients, la capacité à devenir quelque chose de différent.
Et le H, alors ?
Pour l’humain.
Maintenant que l’on a parlé du nom, quel est le cœur du réacteur, de l’activité de CAHRA ? On a eu déjà quelques indices : humain, managers… c’est quoi le management de transition, votre métier ?
Nous profitons d’un poste managérial vacant dans l’entreprise afin de l’occuper, non pas d’une manière fonctionnelle, mais dans le cadre d’un projet. On va identifier autour de la fonction vacante tout ce qui va être en cours de transformation. On va profiter de cette présence physique à temps plein pendant quelques mois pour accompagner les projets de transformation.
On ne parle pas d’intérim ? Vous n’êtes pas là, car il n’y a personne d’autre pendant une période ?
Tout à fait ! Pour qu’ils puissent exercer leur métier dans d’excellentes dispositions, nos managers de transition, sont salariés permanents en CDI de notre organisation. Après vérification, nous sommes d’ailleurs la seule société de management de transition qui a des managers intervenants salariés.
Comment vous identifiez le besoin ? Les clients viennent vous chercher ? Quelle est la marche à suivre, la procédure de cette intervention d’experts en management ?
La particularité de notre métier c’est que le besoin n’est jamais exprimé ou très rarement. Un client qui a déjà pu recourir à Cahra, va nous appeler directement en nous disant « J’ai une problématique de transformation ». Dans ce cas précis, on va aller directement sur le besoin.
Dans 80% des cas ce sont des premiers clients pour le métier et du coup il n’y a pas vraiment d’expression du besoin, il y a l’expression d’une demande. « J’ai un poste vacant, ça fait 3 fois que cela se reproduit » ou « J’ai un poste vacant et je n’identifie pas les solutions à mettre en place » et à partir de là on va travailler sur le besoin. C’est-à-dire que l’on va regarder ce qui se passe dans l’entreprise, ce que l’on va devoir mettre en œuvre, les projets en cours, les points de blocages…
En fait, c’est un véritable audit à chaque fois !
Oui tout à fait. On a un processus cadré de prise en main d’une mission. Avec l’expérience, on arrive à le structurer au bout de deux entretiens de 2h. Ce qui est très court, mais suffisant à notre niveau pour identifier 80 % des sujets et surtout la capacité de l’organisation à le faire. C’est cela le vrai sujet. On est sur des problématiques opérationnelles, on n’est pas là pour aider le client/le dirigeant à définir sa stratégie puisqu’il l’a déjà. Ce qu’il faut, c’est venir pour occuper de l’intérieur une fonction et transformer de manière opérationnelle.
Comment vous réunissez les bonnes compétences ? Combien de personnes chez CAHRA ? Quels sont les métiers ? Car il n’y a pas qu’un seul métier finalement au sein de votre équipe.
Il y a un métier, des expertises et des enjeux. Cela va nous permettre de détecter quelle va être la bonne personne. Le métier, c’est le management de la transition. Donc c’est bien du management. Notre doyen est intervenu sur 17 ou 18 missions dans l’agroalimentaire, l’aéronautique. Il a redressé une station de ski, il est intervenu dans une communauté de communes.
C’est super intéressant. Cela veut dire qu’à chaque fois ce sont des univers nouveaux avec leurs particularités, leurs références et leurs codes.
Donc, cela c’est le métier du management de la transition. Tous nos collaborateurs, tous nos managers consultants ont cette compétence. Ensuite, dans leur parcours professionnel, ils ont développé une expertise : financière, industrielle, ressources humaines, sociales… En fonction des enjeux identifiés on va présenter au client le manager qui sera le plus compétent pour accompagner l’entreprise dans sa transformation.
Combien de personnes travaillent aujourd’hui chez CAHRA ?
Cela évolue très vite en ce moment. Aujourd’hui, on peut répondre avec une équipe d’une quarantaine de personnes. On a plusieurs managers en formation actuellement. Ils seront 8 dans quelques jours à démarrer la formation initiale. Ce qui nous permettra d’étoffer nos capacités de réponses dans le courant de l’année 2022.
Quel type de manager êtes-vous avec une équipe de professionnels du management ? Est-ce que les cordonniers sont les plus mal chaussés ?
Je ne suis pas à mon premier galop d’essai puisque j’ai créé en 1998 une filiale spécialisée dans le management de transition au sein d’un groupe international. J’ai été très rapidement amené à l’âge de 35-40 ans à manager des cadres dirigeants de 15 ans mes ainés. Donc, je peux le dire avec beaucoup de sincérité et humilité, plus compétents que moi sur plein de sujets. L’idée a été d’identifier tout de suite ce en quoi je pouvais leur apporter de la valeur. La valeur, je n’allais pas leur apporter sur la compétence financière, industrielle, sociale, ressources humaines… ce sont des experts sur leur sujet. Mais j’ai dû les sortir d’une posture hiérarchique avec des pouvoirs limités, des pouvoirs de sanction pour aller vers une posture beaucoup plus d’ouverture, de sincérité, de partage. Je me suis dit que la meilleure façon de les accompagner, c’était d’appliquer à moi-même ce que j’allais leur proposer de mettre en œuvre chez les clients. Et toute l’équipe de collaborateurs Supports, la direction des opérations, la direction marketing, l’équipe financière, on est tous formés à ce que nos managers utilisent chez nos clients, de telle façon qu’on puisse créer les conditions permanentes d’épanouissement.
Quelle est l’actualité pour CAHRA, les projets et pour vous, le changement qui arrive ?
Il y a une actualité quotidienne dans toute entreprise. L’Italie qui démarre, puisqu’on a ouvert un bureau à Milan.
On a le programme de formation qui s’étoffe. On a la présence en France qui s’est structurée. C’est comme toutes les entreprises, on a un quotidien bien chargé.
Plus structurellement et qui me concerne, je ne pourrais pas poursuivre l’aventure. Pour des raisons de santé, je dois m’éloigner de l’entreprise. Depuis 18 mois, je suis en train de préparer la transmission.
C’est une sacrée aventure de manager !
Cela demande beaucoup d’humilité. Il faut accompagner. Il faut vraiment incarner la posture. Avant toute chose, c’est très important de partager la vision stratégique. La trajectoire de CAHRA va évoluer, elle ne sera pas celle que j’imaginais. Je vais les accompagner, en les aidant à prendre les bons virages, si je peux le faire. Si je peux leur apporter quelque chose et a priori, c’est le cas. Une fois que cela est fait, il faut vraiment se détacher de l’opérationnel, être juste à l’écoute des attentes pour que chaque responsable d’activité marketing, finance,… puisse s’épanouir pleinement. Il a fallu de nouveau réorganiser l’équipe de direction, identifier un futur directeur général qui soit dans une approche entrepreneuriale et qu’il puisse assurer la continuité et aider les équipes du comité de direction à absorber tous ces changements majeurs.
Une sacrée transition pour une entreprise dont c’est le cœur de métier. Effectivement, ce que vous vivez est très fort. Qu’est-ce qui vous inspire, qu’est-ce qui vous fait du bien quand vous sortez de ce cadre professionnel qui j’imagine, vous mobilise beaucoup ? Est-ce la lecture, la musique… Comment vous trouvez l’évasion ?
La première chose qui me permet de garder le cap, la motivation, l’énergie, c’est peut-être un cliché, mais c’est ma famille. C’est 80% de mon bonheur. J’ai réussi à garder un tout petit peu d’activité physique puisqu’avant d’être diagnostiqué, je faisais 6 à 7h de sport par semaine.
Ce qui est compliqué, c’est la projection. Un entrepreneur, il se projette tout le temps. Je me projetais tout le temps, j’avais des projets à la minute. Je les ai toujours mais, je sais que ce n’est pas moi qui vais les mettre en œuvre. Je travaille beaucoup avec des partenaires extérieurs, des coachs, des psychologues, des philosophes, notamment sur la manière dont je peux poursuivre cette projection seul et avec mes équipes. Voilà ça m’a amené par exemple à lire pour m’enrichir. C’est la partie R&D par exemple de toutes les neurosciences qui alimentent aujourd’hui cette posture managériale que j’ai pu décrire.
Et puis j’ai 2 grandes filles et une petite fille de 4 ans et demi, qui sont extraordinaires. Tout cela accompagné de ma conjointe qui me permet de garder le cap tous les jours.
Un message pour terminer, ce sera le mot de la fin ?
J’ai pu constater depuis 15 ans dans cette aventure entrepreneuriale qu’il y a une pépite chez toutes les femmes et les hommes que j’ai pu recruter. Mon travail a été de travailler cette pépite, de les aider à l’exprimer, à la développer.
Ce n’est pas moi qui suis à l’origine de la réussite, c’est eux. J’ai juste essayé d’être un facilitateur pour eux dans leur développement.
Merci beaucoup Emmanuel pour ces confidences et cette histoire de CAHRA (carats).
L’interview dans son intégralité est à découvrir : https://www.youtube.com/watch?v=pKfAJ3rNI6E
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