Management agile : quels sont ses principes clés ?
Inspiré d’une méthode développée au début des années 2000, le management agile déploie des principes opérationnels efficaces pour favoriser l’adaptation au changement dans les organisations. Flexibilité, réactivité, pragmatisme et anticipation font partie des incontournables de cette approche renouvelée de la gestion de projet. Lors de leurs missions de transformation, les managers de transition[1] en mobilisent certains leviers et contribuent à développer ce qui est, aussi, un état d’esprit.
À l’origine du management agile, on trouve un Manifeste
Certes, certains projets cochent toutes les cases : un besoin client bien cadré, un déroulement attendu et prévisible, des étapes définies en amont pouvant être respectées sans souci. Mais il y aussi la « vraie vie » ! Quand une planification pleine et entière est impossible, il devient préférable d’avancer de façon progressive, incrémentale et itérative, en faisant évoluer le périmètre du projet, ses modalités d’exécution voire son/ses objectifs. C’est ce constat qui a incité des développeurs IT, il y a plus de 20 ans, à définir une nouvelle approche de la gestion de projet. Le « Manifeste pour le développement agile de logiciels » a alors vu le jour, se diffusant peu à peu dans l’ensemble des secteurs d’activités et pouvant être adopté par tout type d’organisation.
Comment se concrétise cette dimension d’agilité ? Plusieurs attitudes sont attendues de la part de l’équipe : transparence, adaptabilité, amélioration continue, orientation client / utilisateur, centrage sur ses besoins avant tout. Autant de fils rouges d’une méthode agile que le manager doit s’approprier, diffuser et faire vivre, pour favoriser le travail collaboratif et l’intelligence collective.
Quels sont les principaux atouts d’un management agile ?
La première plus-value concerne l’émulation interne : les collaborateurs sont pleinement impliqués dans la démarche, leur sentiment d’appartenance a donc tendance à se renforcer. La transparence, valeur essentielle du management agile, permet à chacun de savoir où il va (et comment), tant sur l’objectif à atteindre que sur sa contribution. Les changements de cap sont ainsi moins redoutés, et les initiatives se prennent plus facilement.
Par ailleurs, d’après les études conduites sur le sujet, les organisations en tirent de multiples bénéfices – notamment, une capacité accrue à gérer le changement et à relever les défis associés, ainsi qu’une meilleure visibilité sur le déroulement du projet et ses avancées. La productivité et l’efficacité opérationnelle s’en trouvent améliorées, comme, in fine, la satisfaction du client – interne ou externe.
Quels sont les cinq principes clés à mettre en œuvre par le manager ?
- Agir de manière simple et directe
Le management agile implique une forme d’authenticité dans les échanges. Il s’agit de partager en toute franchise la réalité de l’avancement du projet, avec ses hauts et ses bas, les difficultés rencontrées, etc. Loin de la posture du « sachant », le manager doit se montrer communicant, transparent, « sollicitant ». Sa posture n’est pas dans la toute-puissance puisque la compétence est partagée avec les membres de son équipe. Et l’authenticité n’est pas un aveu de faiblesse, au contraire ! Elle a tendance à « légitimer » le manager. Toutefois, bien qu’il consulte son équipe, c’est à lui de savoir prendre des décisions et de les assumer.
- Viser l’amélioration continue
Le management agile requiert d’adapter, si besoin, les processus et modes de travail pour répondre aux attendus de chaque projet. Ainsi, un projet qui s’inscrit dans une démarche itérative, avance par cycles successifs. Cette dynamique nécessite de s’engager dans une logique de test and learn, pour tirer des leçons de ce qui a été accompli et chercher à l’améliorer. Les phases de débriefing sont donc précieuses pour analyser ce qui fonctionne, identifier des marges de progrès, puis les concrétiser. La culture du feedback est une composante cruciale du management agile.
- Collaborer et travailler en équipe
La méthode agile prévoit le partage, par chaque collaborateur, de l’avancée de ses missions, via des tableaux de visualisation accessibles à tous. Chacun peut ainsi bénéficier du même niveau d’information, ce qui est essentiel à la dynamique collaborative. Le manager agile doit également favoriser la transversalité entre tous les membres de l’équipe projet, généralement issus de différents services. Il est attendu pour les accompagner, en recourant à ses capacités d’écoute active et en mettant à leur disposition toutes les ressources dont ils ont besoin pour réaliser leur to-do list. C’est la clé pour instaurer et cultiver un climat de confiance, offrant des possibilités de délégation[1] et d’autonomie des collaborateurs.
- Respecter les personnes et leurs contributions
La principale qualité du manager agile concerne sa capacité à donner du sens, à indiquer le cap et à exposer les étapes qui vont permettre de l’atteindre – mais aussi à expliquer les changements qui interviennent en cours de route. C’est cette posture qui va permettre de fédérer l’ensemble des parties prenantes internes, et de maintenir un haut niveau d’engagement dans la démarche. Réunions et points réguliers, mutualisation et partage des retours d’expérience : autant d’éléments qui permettent à chacun de se sentir valorisé, écouté, pris en compte, et de voir sa contribution pleinement reconnue.
- Être ouvert aux changements
Le management agile implique de faire preuve de flexibilité, pour être en capacité de répondre aux changements. Il s’agit aussi d’exprimer sa capacité d’adaptation à l’égard de facteurs internes : par exemple, l’intégration d’un nouveau membre au sein de l’équipe. Les facteurs externes – comme le lancement d’un service ou d’un produit concurrent – doivent aussi pouvoir être intégrés. Plus largement, c’est la capacité d’innovation qui va réellement donner la possibilité à une équipe agile de se démarquer. Plusieurs éléments y contribuent, comme l’implication des collaborateurs dans une démarche de veille stratégique, ou des phases de brainstorming animées par le manager agile.
Comment mettre en œuvre le management agile dans son entreprise ?
La priorité consiste à exposer les enjeux, le fonctionnement et les intérêts de la méthode agile, afin que chaque membre de l’équipe les comprenne et se les approprie. La mise en action nécessite de poser un cadre et des règles du jeu, notamment dans la façon de communiquer et le choix des outils les plus pertinents.
Chaque projet entrepris avec la méthode agile va ensuite appeler des objectifs clairement définis, associés à des indicateurs de performance ; et une évaluation régulière des pratiques, pour les ajuster en permanence. Il est aussi recommandé de former l’interne aux outils agiles : par exemple, le tableau Kanban, qui liste ce qui est « à faire », « en cours » et « réalisé ». Ou bien la méthode Scrum, basée sur des cycles courts de développement, chacun débouchant sur une version mise à jour du projet.
Last but not least, la mise en œuvre de l’approche agile implique un travail sur la posture managériale. Résistance au changement, fonctionnements internes figés, équipes à sensibiliser et à convaincre… De nombreux défis sont à relever pour instaurer ce changement de culture ! D’où la nécessité, selon l’ampleur des changements à opérer ou le contexte dans lequel ils se déroulent, de faire appel à un manager de transition afin de renforcer l’agilité organisationnelle.
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[1] Les managers de transition CAHRA.
[2] Pour en savoir plus sur les différents modes de management et, notamment, sur le management délégatif : c’est ici.