Management de transition : chiffres clés et perceptions du marché
Chaque année depuis 2012, la Fédération Nationale du Management de Transition (FnMT) publie un baromètre qui cartographie l’activité de ses adhérents à 360°. Quelles évolutions notables en 2018 ? Focus sur les chiffres clés et la perception d’un marché qui conjugue différentes réalités.
Confirmation de tendances, nouvelles perspectives : le marché du management de transition devient mature
Un bref rappel tout d’abord : les entreprises de management de transition (EMT) représentent environ 60 % du marché [1] avec un CA de 300 M€ (étude xerfi-FnMT de 2017). Les adhérents du premier syndicat représentatif de la profession, la FnMT, réalisent à leur tour 60 % du CA des EMT.
Le baromètre 2018 confirme le dynamisme de ses adhérents qui voient leur CA progresser de 19 % malgré une légère inflexion par rapport à 2016 (+23 %) et 2017 (+27 %). Des chiffres qui illustrent la démocratisation du recours au management de transition en France. Le micro tassement observé peut d’ailleurs être analysé « comme un signe de maturité du marché » selon le président de la FnMT, Jean-Pierre Lacroix.
D’autres tendances sont significatives :
- Les missions de « gap management » (remplacement d’urgence) connaissent une nette progression, représentant 32 % du total (+ 4 points par rapport à 2017).
Cela s’explique sans doute par les difficultés de recrutement rencontrées par les entreprises, 2018 s’étant avérée faste pour l’emploi des cadres. Avec des perspectives 2019 encore à la hausse, Jean-Pierre Lacroix souligne le risque de confusion entre management de transition et recrutement express ; des réserves partagées par des acteurs majeurs de cette activité qui est un métier.
- Les missions de gestion de crise et de retournement ne représentent que 10 % de l’ensemble des missions.
Le management de transition s’éloigne ainsi de l’image de « coupeur de têtes ». La majorité des missions effectuées relèvent d’ailleurs de la conduite de projet (30 %) et de la gestion du changement (27 %). Si l’on parle encore de management de transition, l’expression management de la transformation serait sans doute plus juste.
- L’industrie reste la plus grande consommatrice de management de transition (51 %), largement devant les services (19 %) et la distribution (11 %).
- Le métier attire des profils plus jeunes comme l’illustre la progression de trois points de la tranche des 40 / 50 ans (23 % de l’ensemble des managers de transition). Cela reste toutefois un métier de maturité avec 29 % seulement de nouveaux managers.
- La durée moyenne d’une mission est de 7 mois, un indicateur stable depuis 2012.
À noter : 22 % des missions de management de transition ont été réalisées par des femmes managers, en léger recul par rapport à 2017.
Vu sous le prisme de Valtus ou de CAHRA : des écarts significatifs avec le baromètre Management de transition national
Une étude réalisée par Valtus sur le même sujet [2] propose des données divergentes. Exemples :
- Les missions de crise/retournement/redressement représentent en 2018 25 % de l’activité du panel interrogé par Valtus.
- Les managers de transition disposant de moins de trois ans d’expérience dans le métier sont désormais majoritaires.
- Les missions dépassant douze mois sont les plus nombreuses, équivalant à 29 % de l’ensemble (contre 24 % en 2014).
Comment l’expliquer ?
Prenons des données CAHRA cette fois : d’autres écarts apparaissent.
- CAHRA ne réalise aucune mission de retournement ;
- Les missions de continuité de service (= intérim) n’entrent pas non plus dans son spectre ;
- L’industrie représente 80 % de l’activité du cabinet.
Le positionnement des différents acteurs du management de transition est en effet propre à chacun d’entre eux. Malgré ses 8 M€ de CA facturables en 2019, CAHRA ne représente pas le marché.
Merci à la FnMT d’établir chaque année ce baromètre. Seul un regard global posé sur une activité faite de réalités plurielles permet de réaliser une analyse objective et réellement pertinente.
[1] Les managers de transition exerçant en free-lance constituent les 40 % restant.
[2] Les résultats de cette étude ont été commentés dans la presse peu de temps avant la publication du baromètre de la FnMT.