Management de transition. L’image du mercenaire est révolue !
Paru dans le Journal des Entreprises Hors-série le 16/10/2014, par Gilles Cayuela
Véritable levier de performance pour l’entreprise, le management de transition a trop longtemps été assimilé à de la gestion de crise, opérée par des mercenaires sans foi ni loi.
Ce n’est plus le cas ! C’est en tout cas le point de vue défendu par Emmanuel Buée d’H3O.
« Le manager de transition n’est ni un pompier de service, ni un mercenaire« , lance Emmanuel Buée, directeur d’H3O Ressources de Transition.
Longtemps associé à la gestion de crise, le management de transition est aujourd’hui un véritable outil de management et de performance pour l’entreprise.
Pas que la gestion de crise
« Au départ, l’image du management de transition était portée par des fonds d’investissement qui faisaient appel à des managers pour redresser des participations en difficulté. Aujourd’hui, ce n’est pas que ça ! D’ailleurs quand on regarde les statistiques de la fédération nationale du management de transition on se rend compte que la gestion de crise représente moins de 15% de l’activité totale du management de transition : 85% du business se fait sur des situations positives » assure l’expert.
Améliorer la performance d’un site de production, accompagner la croissance d’une entreprise, réorganiser une filiale, diversifier l’activité de l’entreprise, réussir pleinement sa fusion/acquisition… Le manager de transition intervient dans de nombreux moments de la vie de l’entreprise pour répondre efficacement à un besoin ponctuel de direction.
« En fait, le management de transition se résume à une prestation de management opérationnel visant à transformer une organisation dans un temps défini. Dans 8 à 9 cas sur 10, le dirigeant fait appel à nos services pour pallier la vacance de poste d’un cadre clef« , précise Emmanuel Buée.
Pas antinomique avec le management humain
Pour réussir sa mission sur un temps très court (8 à 10 mois en moyenne), le manager de transition doit être capable de frapper vite et fort tout en adoptant un management humain.
« Ce n’est pas antinomique. Au contraire, chez H3O on a la conviction que pour réussir à conduire le changement dans l’entreprise, cela ne peut se faire qu’avec le concours des salariés et donc en respectant des valeurs humaines« , explique Emmanuel Buée. Et d’ajouter : « Si vous arrivez dans une société de 200 personnes, que vous tapez du poing sur la table et que vous remettez en cause l’implication des salariés, vous ne ferez pas long feu. Les gens ne se lèvent pas le matin dans l’idée de détruire leur outil de production. Si vous pensez cela, c’est que vous n’êtes pas fait pour être manager de transition ! La majorité des salariés sont des gens impliqués. »
Réveiller leur implication
Toute la complexité du management de transition est justement de s’appuyer sur les salariés, de réveiller leur implication pour faire émerger des pistes d’amélioration de la performance.
« D’abord, il faut faire confiance aux hommes et savoir composer avec les instances représentatives du personnel. Il faut ensuite valider que l’équipe dirigeante est prête au changement avant d’établir un diagnostic. Ce qui est important, c’est de permettre aux salariés de s’approprier le contenu du plan d’action qui va découler de ce diagnostic. Notre métier c’est de faire émerger les solutions par les salariés« , développe Emmanuel Buée.
Une fois cette étape franchie, le manager de transition met en oeuvre les solutions proposées par les salariés et principalement les actions dites à gains rapides. « L’idée est de commencer par les actions qui nécessitent peu d’investissement et qui vont avoir un impact assez rapide dans la perception de l’amélioration. Cela se traduit souvent par un taux de satisfaction client qui augmente, un taux de rebut qui baisse, un absentéisme qui diminue…
Bref, autant de petits résultats qui donnent un signe fort et qui permettent de mettre les salariés dans une dynamique et une spirale positive« , conclut le directeur d’H3O Ressources de Transition.
Vous l’aurez compris, l’époque des mercenaires qui venait redresser une entreprise sans prendre en compte le facteur humain est désormais révolue !